Une chouette époque!

Psygnosis-Logo

Dans la vie de tous joueurs, il y a des épiphanies, des moments qui survivent à la désagrégation des souvenirs, inscrits à jamais, comme les toutes premières fois. Ma liste ? Ma première console, une Vidéopac, mon premier Apple II, l’ouverture puis la musique d’intro de Trantor : The Last Stormtrooper sur ZX Spectrum 128 +2, mes premiers magazines : Jeux & Stratégies (le 44, avril/mai 1987), puis Tilt (le 47, novembre 87)… Oui, je me rappelle même où je les ai achetés !  Et puis, il y a : « Psygnosis presents… a DMA Design Game…. Blooooood Money. » Alors que mon petit monde vidéoludique ne tournait qu’autour d’Ocean et d’U.S. Gold, l’intro de Blood Money a changé quelque chose en moi. J’ai découvert Psygnosis, ses intros magiques, son packaging façon Roger Dean, sa chouette/logo… Et X-Copy Pro… (pour ceux qui n’étaient pas nés, c’était la rolls des outils de copie de disquette) De Psygnosis, j’ai alors tout bouffé : tous les Dave Jones (Menace, Blood Money, Lemmings), tous les Reflections (Shadow of the Beast)… Ô, il y avait bien à jeter, un Stryx par exemple, mais l’insertion de la première disquette, toujours dédiée à l’intro, matée en boucle, suffisait presque à faire passer la pilule. Si j’étais accroc à l’Amiga, au point de délaisser la Master System, c’était pour Psygnosis, et un peu pour d’autres développeurs comme les Bitmap Brothers, Factor 5… Amiga passé, j’ai continué à suivre la chouette. D’un peu plus loin, peut-être moins concerné par sa production course auto du moment. Formula One (Bizarre Creations) ou Destruction Derby ont peut-être cartonné, mais j’étais alors beaucoup plus intéressé par des Discworld ou des Lomax (dérivé action/plateforme 2D de Lemmings), voire des Colony Wars. A ce moment-là, j’oscillais entre le Pc et la Psone/PS2 (oui, je sais), en fonction des genres. Psygnosis, lui, avait choisi. Vers la fin des années 90, les jeux PC se font de plus en plus rares, et les titres PlayStation prennent le pas. En 1999, Sony rachète et ne commande plus que des Formula One et des WipEout. Finies les expérimentations, finis les jeux bizarres ou les concepts barrés (Obitus ? Awesome ?), SCE Studio Liverpool se contente de faire dans l’alimentaire, de l’excellent alimentaire dois-je préciser, mais quand même…

Il y a un peu plus d’un an, je rencontrai Martin Edmondson chez Reflections, pour parler de Driver : San Francisco et couvrir le jeu pour feu Joypad. Evidemment, je l’interroge sur le passé, sur Shadow of the Beast, sur Awesome, et, là, pendant une seconde, il y a quelque chose qui traverse son regard, quelque chose qui a tout du flashback, puissance 1000, plongée intégrale dans la boue mémorielle. Oui, tous les deux, là, nous savions, chacun de notre côté, qu’il y avait eu, il y a plus de vingt ans, une époque formidable, une époque où les artisans héros se nommaient Frank Sauer (Agony), Tim Wright (compositeur), Martin Chudley (The Killing Game Show)… Aussi voir aujourd’hui SCE Studios Liverpool fermer, c’est comme si, d’un revers de la main, on évacuait toute une partie de mon histoire d’amour avec le jeu vidéo. Heureusement, reste le souvenir, les rêves. Merci Psygnosis, j’aurais bien rêvé avec toi !

Allez, juste pour le souvenir!

>>>>

Des survivants

Ce qu’il reste de Psygnosis grande époque ? (Ubisoft)Reflections évidemment qui bosse aujourd’hui sur la partie « caisse » de Watch_dogs, mais aussi et surtout Travellers’s Tales, responsable du développement de l’excellent Leander, de Mickey Mania (oui, celui-là même), et depuis des Lego machin-chose… Et on oublierait presque de mentionner Rockstar North (tout GTA ou presque), autrefois nommé DMA Design ! Pas si mal !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s