Rêves de jeux/lieux

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(Ce court texte devait à l’origine intégrer un papier de Martin Lefebvre de Merlanfrit sur les articles qui ont marqué les journalistes, provoqué les vocations. Ce dossier n’ayant jamais vu le jour, j’ai un chouia remanié ma participation pour vous la proposer.)

 

Lorsque Martin m’a demandé si je pouvais écrire un papier sur un article qui m’avait marqué, j’ai peu tiqué. Des articles marquants (/qui m’ont marqué), il y en a plein, des tonnes dont je me souviens, parfois mot pour mot. Je me rappelle d’un papier, génial, très documenté sur la censure chez Marvel France dans un Chroniques d’Outre-Monde (un mag de jeu de rôle), de plein d’articles dans Mad Movies (la fameuse discussion entre plusieurs journalistes qui concluent que Clive Barker est homophobe- un must !), voire du coup de gueule de AHL lors d’une remise des TILT d’or (Quoi récompenser ? Musique ou bruitages réalistes ?)… Bref, beaucoup de souvenirs. Et puis, en relisant certains TILT et Jeux & Stratégies, je suis tombé sur la critique de Meurtres en série de Cobrasoft dans J&S N°44 de 1987 (lien : http://www.abandonware-magazines.org/affiche_mag.php?mag=185&num=3982&album=oui pages 80-81) Et tout de suite l’odeur de la boite telle que je l’imaginais alors, et puis l’envie de toucher, de manipuler tous les indices, de fouiller dans ce fatras et d’en extraire une vérité. Ces lignes que je lisais et relisais alors pour m’imprégner de ce lieu, de cette île, de cette carte/monde ouvert (mais clos sur lui-même, fermé sur l’extérieur), ces possibilités d’interaction, de mouvement donnaient plus à rêver que n’importe quel autre jeu présenté dans les pages du même numéro. Je ne lisais plus sur Sark, j’étais à Sark, dans une version imaginaire, monochrome (mais très proche), vidéoludique, chronométrée. Pendant longtemps Sark – comme d’autres lieux (le manoir de Resident Evil), comme d’autres villes (la Sigil de Planescape Torment)- n’a été que cela, qu’un monde d’imaginaire, qu’un nom, qu’un lieu. Et pourtant je m’y étais promené, là, à l’intérieur, voyageur immobile. Il aura fallu près de vingt-six ans avant que je franchisse le pas, transforme cet imaginaire en tangible, juxtapose un réel – des maisons, des routes, des histoires – à cette carte, à ces captures d’écran (le phare, la coupée) ancrés, là, implantés dans ma mémoire, toujours en moi, part de moi. Et le plus étonnant, c’est que je n’ai jamais joué (ou pas suffisamment pour l’apprécier) à Meurtres en série.

Capture d’écran 2014-05-06 à 16.08.15

 

Et vous ? Avez-vous fantasmé, rêvé autour d’images, de lieux de jeux vidéo, de films ? Construit un univers cohérent, des liens géographiques, physiques à partir d’images de jeux ?

 

 

 

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